[Russie] Tout savoir sur le Transsibérien, le troisième point va vous surprendre 😱

Le Transsibérien est un système qui vit pendant plusieurs jours. C’est intrigant et un peu mystérieux d’essayer de comprendre comment tout cela fonctionne. Mais cela fonctionne, et donne l’impression d’être un élément très fort dans la culture russe : il est très normal de prendre ce train pour parcourir des milliers de kilomètres. De s’éloigner de sa famille ou au contraire, de rentrer la retrouver.

1) Mais déjà : qu’est-ce que c’est que le Transsibérien ?

En fait ce n’est pas « un train », mais « une ligne de train ». Car il y a plusieurs types de trains qui empruntent ce parcours. Ouais, l’ouverture à la concurrence est de l’histoire ancienne ici.

Sur la suite je ne parlerai que de la compagnie nationale des chemins de fers russes (RZD). Les autres étant beaucoup plus luxueuses, donc hors budget pour ma part.

2) OK, et dans un train, il y’a quoi ?

Des couchettes. Beaucoup de couchettes. Que des couchettes. Et un wagon bar.

Les couchettes sont réparties dans un dizaine de wagons, tirés par une belle locomotive. Dans tous les cas, les lits sont plutôt confortables. Le bercement du train aide aussi.

Il y a des compartiments de 2 couchettes (1ère classe), de 4 couchettes (2ème classe) ou de 6 couchettes ouvertes (3ème classe). Cette dernière configuration étant en quelque sorte l’open space de la couchette.

La seconde classe est le compromis le plus sympa. La troisième étant finalement très impersonnelle et moins sujette à provoquer des échanges avec les autres voyageurs. Là où la proximité de la seconde finit tôt ou tard à aboutir à partager un bout de déjeuner ou de biscuits. Ou qu’une petite fille t’explique comment elle fait naître trois chiots à partir de la mère chienne.

Où encore cette vieille dame qui nous a fait goûter ses beignets à la confiture faits maison, puis souhaitait ensuite nous donner une tomate.

3) Ce n’est pas trop long ?

Pour aller sans arrêt de Moscou jusqu’à Vladivostok, il faut compter une semaine de transport. Donc quand cela est possible, mieux vaut rajouter quelques arrêts par ci par là pour profiter des villes russes qu’il y a sur le trajet.

Mais cela passe finalement très vite. Oui. Même une portion de 20h de train passe  » très vite ». Grossièrement, voici comment je me suis occupé à bord du train, certaines de ces occupations devenant des sortes de routines :

  • 15% manger : soit via le wagon restaurant qui délivre le repas directement en cabine pour les première et seconde classes. Ou moins onéreux : en emportant sa propre nourriture. La pratique habituelle étant de prendre des nouilles chinoises car chaque wagon dispose d’une grosse bonbonne en métal d’eau chaude chauffée au feu de bois. J’ai préféré pour ma part m’orienter sur la purée instantanée, et je vous recommande celle aux essences de poulet #astucetranssib.
  • 5% aller boire un verre au wagon bar : compliqué à faire 100% du temps, surtout si vous avez plusieurs jours de transport. Mais ça permet de changer d’environnement, d’avoir face à soi une vraie table, et potentiellement de discuter avec des gens. Et si vous parlez russe, ça a l’air encore mieux. A l’exemple de cet homme qui proposa à un inconnu de partager quelques bières et vodka le temps d’une soirée au milieu de la Sibérie.
  • 5% se balader sur le quai lors des arrêts plus longs (de 20 minutes à 1h) : c’est souvent très vivant. On y retrouve tout le wagon en train de se dégourdir les jambes. Parfois des vendeurs ambulants. Et souvent des personnes qui viennent chercher ou accompagner un proche : avec des fleurs, des pleurs aussi, des ballons, en famille, etc.
  • 20% regarder les paysages qui défilent : même s’il y a un côté routinier à cela, certaines choses viennent casser la monotonie. Cela invite à garder un œil vigilant pour découvrir de façon furtive ces éléments disruptifs (oui, n’ayons pas peur des mots) : ce peut être un marais, une gare, une maison en bois, un passage à niveau, un cours d’eau, de la brume dans un paysage vallonné, etc.
  • 25% dormir, somnoler, faire la sieste : on entre dans le gros de l’occupation du Transsibérien. Ne rien faire ! D’ailleurs cumulable avec la précédente occupation.
  • 30% prendre le temps de faire des choses que l’on a envie de faire en temps normal, mais qu’on ne fait pas, comme : écrire, penser, lire, écouter de la musique sans rien faire, trier ses photos, etc. Sur ce dernier point, il faut vraiment accumuler la vingtième heure de train pour s’y mettre, après avoir éprouver tout le reste.

Et si vous tombez sur des enfants, ils trouveront facilement de quoi vous occuper également :

4) Tu peux t’arrêter à n’importe quel arrêt ? Et repartir ensuite ?

On est ici sur une question très technique.

La réponse pragmatique est « non », il faut prendre autant de billets que d’arrêts. Et les billets se réservent 45 jours avant. Donc si tu as la chance de voyager pendant la période touristique (l’été), tu vivras ton trajet 2 fois. La première fois sera 45 jours avant puisque pour anticiper les aléas de la haute saison (prix ou sold out, un peu relou quand le train ne passe qu’une fois tous les 2/3 jours), chaque matin à 7h tu te précipiteras sur le site de réservation de billets.

Pour en revenir à la question et pour briller en société, à la façon du mec qui vient te donner l’orthographe de « au temps pour moi », la réponse est « oui ». Les puristes te diront donc qu’il est possible de ne prendre qu’un seul billet. Ces puristes doivent donc probablement parler russe, et ont du temps à perdre pour négocier (certes légalement) au guichet et à chaque arrêt leur arrêt et renouvellement de billet.

5) Plusieurs jours de transport : à force, ça ne doit pas être très propre non ?

Ah oui le ménage ! En voilà une bonne question ! Et bien sachez qu’il est fait régulièrement par la cheffe de wagon (en fait il y en a deux par wagon, qui se relaient pour gérer la vie à bord). « Avec de la vodka » a dit l’une d’elle en souriant. Peut-être était-ce faux, ou vrai, mais ça semblait propre !

Et quand on parle ménage, il ne s’agit pas que des toilettes : passage de l’aspirateur, changement des draps lors du changement des occupants de la cabine, nettoyage de la cabine, etc.

Retrouvez d’autres photos commentées, dans l’album Facebook : A Piece Of Transsiberian (July 2019)

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