Voyager en Russie était pour moi motivé par des envies de découvrir :
- Le mystérieux transsibérien, mais on en a déjà parlé ici.
- La culture russe pour la confronter aux préjugés que l’on peut avoir.
- La ville de Moscou.
Et c’est donc bien de Moscou que l’on va parler.
Moscou, c’était dans mon esprit cette fameuse église orthodoxe que je pensais être le Kremlin. Et non, pas du tout. Il s’agissait en fait de la cathédrale de Basile le Bienheureux. Plus bisounours, moins guerrier, mais ça envoie du lourd quand même.
Aussi car j’avais lu des articles de blog sur une tendance à transformer d’anciens bâtiments en lieux « alternatifs ». C’est vrai, mais un peu moins marqué que ce que j’imaginais. Les bâtiments en question sont plutôt très rénovés que réhabilité. Mais c’est peut être dû aussi à un manque de temps pour creuser ce point.
Mais du coup : c’était comment Moscou ?
1) Les premières minutes à Moscou
C’est l’après-midi. Le loueur d’appartement n’a pas pris les bonnes clefs. Une collègue à lui doit le lui apporter. A moins que le ménage ne soit pas encore fait : on ne saura jamais.
Qu’importe. Il nous propose d’attendre avec lui dans un petit parc, devant l’immeuble. On s’assoit sur un banc. Il parle bien anglais. Il passe ses étés dans la campagne de Moscou. Il y retape une maison, et profite du calme avec ses enfants.
Moscou est selon lui trop bruyante, trop speed, trop animée. Sa description pourrait être une perception de bon nombre de capitale finalement. Il précise qu’il revient à Moscou à l’automne.
Le quartier est rempli de camion militaire : pourquoi ? Il évoque brièvement les événements du week-end dernier : la première manifestation en lien avec l’élection du maire de Moscou en septembre. Intéressant mais nous n’osons pas nous attarder davantage sur le sujet.
Il demande qu’elles sont les prochaines étapes. On parle alors du transsibérien, et l’actualité revient dans l’échange. Des incendies sont en cours dans le nord de la Sibérie, et certaines villes suffoquent sous la fumée.
La discussion continue. Il est sympa. Son téléphone sonne : la chambre est prête.
2) La Place Rouge n’était-elle pas censée être vide ?
Elle, je l’imaginais comme une immense place dont on peine à percevoir les bords, et où la cathédrale Basile le Bienheureux, était le seul point visible, immense.
La vérité est toute autre ! La place est très grande, mais pas si grande que ça. Et la cathédrale est, étrangement, beaucoup plus petite, comparée par exemple à la Cathédrale Saint-Sauveur-Sur-Le-Sang-Versé (oui c’est simple comme nom) de Saint-Pétersbourg.
Ce n’est pas une déception pour autant : l’entrée sur la Place Rouge est impressionnante. Elle se fait via un petit porche où on entraperçoit au fond cette fameuse cathédrale. Il faut plusieurs minutes pour l’atteindre. C’est très beau, c’est sûr.
Le reste du Kremlin subit les revers du tourisme de masse (auquel je contribue ici, mea culpa) : longues files d’attente pour y entrer, puis beaucoup de monde à l’intérieur. Autant payer 15€ (pas donné quand même, même s’il y a bon nombre de salles) pour visiter la cathédrale du bienheureux.
3) Et le chocolat du Café Pouchkine ?
Le café existe toujours !
En fait, et c’est une découverte : ça y est, il existe et c’est grâce à la chanson. A ce qu’il parait, Gilbert Bécaud, le maire de Moscou, et le propriétaire du lieu y auraient entonné en chœur ladite chanson lors de l’inauguration (je link au cas où).
On est ici sur un haut lieu touristique, dans un cadre travaillé de façon à ne pas être surpris d’y voir entrer un tsar. Faute de tsar, on retiendra que le chocolat chaud y est :
- Très bon, OK.
- Spectaculairement servi : le serveur ou la serveuse arrive avec son petit pot de chocolat et frotte un bâton dedans avant de le servir. Drôle de façon de mélanger du lait.
- Pas donné.
4) Les gardiens du cimetière de Novodevitchi, ces FDP
Bon, peut-être est-ce un peu extrême. Mais jugez plutôt. Tout commence ici avec l’idée d’aller voir le cimetière où est enterré le fameux Boris Eltsine. Je n’ai pas une passion débordante pour le père Boris, mais il se dit que le cimetière est sympa à visiter.
C’est donc parti pour un coup de métro et un changement via une de ces jolies stations qui font la réputation du métro moscovite :
Les autres particularité de ce métro sont :
- La nécessité de faire passer au scanner son sac lorsqu’on entre dans chaque station.
- Un logo quand même très proche de ce qu’il se fait pour un célèbre plombier italien :
Revenons en à notre cimetière. Après quelques minutes de marche, nous voici devant l’entrée.
A peine franchie, un colosse nous interpelle en beuglant un truc du style « Вы должны взять билет, билетная касса находится в доме« . En pointant du doigt une petite maison attenante. Plutôt du genre perspicace, on entre alors dans celle-ci où un mec explique dans un anglais impeccable que l’entrée du cimetière est payante. Là où il était gratuit jusqu’à peu. Et il ne s’arrête pas là. Il indique que le monastère à côté est en travaux, et donc fermé. Donc, à être venu jusque-là, il ne reste plus qu’à visiter le cimetière.
Trouvant cela étrange, nous abandonnons l’idée du cimetière pour aller voir le monastère. Celui-ci était ouvert : ce fut donc tant pis pour Boris, et un mauvais commentaire Google Maps (bien liké depuis) pour ledit cimetière.
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